L’image rose de l’autisme en tant qu’identité est une image dont je me méfie en tant que personne autiste. L’accent mis sur la force, la fierté et les talents uniques ignore souvent les dures réalités de vivre avec un trouble neurologique qui perturbe notre fonctionnement quotidien. L'autisme est bien plus que de simples « lunettes teintées » pour le monde. Il s’agit d’une question de développement complexe qui pose des défis divers et souvent importants. Nous luttons tous, à notre manière et à des degrés divers. Contre la fatigue des interactions sociales. Contra la surcharge sensorielle, l’anxiété et une flexibilité limitée.
Ces obstacles, ainsi que le manque de conscience de leur existence, tant chez les personnes non autistes que chez les personnes neurodivergentes, entravent notre participation à la société, nos opportunités de carrière et notre stabilité émotionnelle. Les stigmatisations et les idées fausses sont souvent évoquées, mais nous ne parvenons pas à souligner leur profond impact quotidien, ou nous affirmons que nos limites sont uniquement dues à un échec collectif.
L'isolement, les préjugés et la discrimination sapent notre confiance en nous et limitent nos opportunités. L’appel à l’acceptation est noble, mais les mesures concrètes permettant de surmonter ces obstacles font souvent défaut. Le rejet de nombreux autres modèles majeurs d’autisme prête souvent à confusion.
Chacun d’eux a son rôle et sa signification et fait partie de la diversité au sein de l’autisme, y compris ceux qui luttent durement contre leur autisme. Nier ce spectre, c’est ignorer la réalité de nombreuses personnes qui ont besoin d’un soutien intensif pour fonctionner. L’accent mis sur la « neurodiversité » est à double tranchant.
D’une part, il met en valeur nos perspectives et nos talents uniques. D’un autre côté, cela peut masquer la gravité de l’autisme en tant que trouble. Nous ne sommes pas seulement « différents » ; nous sommes confrontés à de réelles limitations qui affectent notre qualité de vie. Je ne suis donc pas d'accord avec l'idée selon laquelle nous devrions embrasser notre identité. Cela ne devrait certainement pas nous amener à minimiser ou à nier les défis de l’autisme.
Nous avons besoin de reconnaissance de notre trouble, y compris des handicaps qui l'accompagnent. Nous méritons d’avoir accès à un soutien, une thérapie et des aménagements adéquats pour atteindre notre plein potentiel. Une vision réaliste de l’autisme, y compris des obstacles qu’il pose, est essentielle au progrès. Célébrons l'autisme dans toute sa diversité, mais luttons aussi pour un monde où nous n'avons pas à cacher ou minimiser nos troubles, mais où nous sommes accompagnés avec respect et compréhension pour nous épanouir.
Mon point principal est le suivant : l’autisme est un trouble qui comporte de réels défis, et pas seulement une « manière d’être différente » qui n’est pas appréciée par la société. Il est important de continuer à reconnaître la diversité au sein de l’autisme, même parmi ceux qui sont le plus aux prises avec ce trouble. La neurodiversité met en lumière nos perspectives uniques, mais ne doit pas occulter la gravité de l'autisme en tant que trouble. Nous avons besoin de reconnaissance de notre trouble, y compris des handicaps qui l'accompagnent. Nous méritons d’avoir accès à un soutien, une thérapie et des aménagements adéquats pour atteindre notre plein potentiel. Luttons ensemble pour un monde dans lequel l’autisme n’est plus une souffrance insensée, mais une source de diversité reconnue et soutenue.
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